urbain

Prisme urbain

Il y a encore fort à faire avant de pouvoir sortir enfin les quelques clichés de ma future exposition collective. Depuis mai les choses ont peu avancé, mais nous savons au moins une chose : si le concept est intéressant, sa réalisation n'est pas si simple.

Seul, je peux composer mes surimpressions, peu ou prou. C'est surtout le contraste qui joue, mais je ne me suis pas beaucoup plus penché sur le processus de mélange des vues par l'appareil. À deux, nous avançons à l'aveuglette. Parfois on rate le coche, parfois une partie est très bien mais l'image est déséquilibrée.

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C'est un peu le cas de celle-ci. J'aime bien sa dynamique, les lignes, les contrastes, mais l'ensemble est instable. Ça reste une de mes préférées quand même.

On continue l'exploration urbaine, avec pour terrain de jeu le quartier Baudelaire, en hommage au centre qui nous accueille. De son côté, Claude travaille une très belle série sur un concept qu'il avait amorcé plus tôt, avec des mosaïques de détails qui forgent une image de la ville comme un motif de Kanizsa…
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Point de rencontre

Toujours ensorcelé par la vie vue dans les grandes largeurs, je sors, je sors encore, je regarde dans mon viseur et je vois fuir les lignes à tire d'aile. La moisson du jour me donnerait presque le vertige tant j'ai levé le nez pour regarder au fond d'abimes fuyant vers une singularité invisible.

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De temps en temps pourtant c'est le feu d'artifice et enfin on touche au but, comme dans cet enchevêtrement de fils tel qu'on n'en voit plus très souvent en ville, où les lignes sont plutôt enterrées ou collées aux murs.

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Un bon moment, une belle sortie, un peu de photo, point de rencontre.
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Les rues de Barcelone

J'ai remarqué un phénomène curieux depuis plusieurs années. Au mois d'avril je ne fais quasiment aucune photo. Je ne sais pas pourquoi. J'ai cherché en vain quelque chose à publier — mais non, rien. Rien d'intéressant l'an dernier non plus à la même période. Ni l'année d'avant ou celle encore d'avant. Bizarre.

En mai ça va mieux. En tout cas en mai cette année : c'est le grand retour à Barcelone, en touriste. J'arpente les rues inlassablement avec ma petite famille, toute la journée et une partie de la nuit. Je ne sens plus mes pieds, j'ai mal au cou tellement je passe de temps le nez en l'air, dans ces rues fantastiques, étroites, aux mille façades ornées de mille détails, un peu semblables, un peu différentes.

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Au-delà des fameuses ramblas, il y a tellement à voir dans la Ciutat Vella — au milieu du Barrio Gótico dans le silence surprenant d'El Call, ou au long des ruelles populaires d'El Born ou d'El Raval. Partout des murs colorés, le linge aux fenêtres, les gens bienveillants, les marchands de toutes origines, les pavés brulants arrosés le matin, les boutiques improbables et les innombrables balcons aux grilles noires.

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Non pas que tout soit d'une propreté irréprochable ou que chaque instant soit peint comme un tableau naïf, mais simplement on sent la vie trépidante et tranquille d'une ville immense au centre encore préservé, à la fois populaire et artistique, riche et simple, ancien et si moderne…
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Les entre-lieux

Ça y est, enfin, je l'ai ! Quoi ? Mais l'objectif dont je rêve depuis des mois. Le passage du zoom aux focales fixes a été un bonheur, je saute maintenant le pas de l'autofocus à l'objectif manuel. Alors, place au Voigtländer Ultron 40 mm f/2. Manuel, discret, magnifiquement construit.

Pour fêter ça, bien sûr, je suis sorti faire quelques photos. Et c'est curieux : au lieu de me jeter sur mes sujets de prédilection, j'ai bloqué sur quelque chose que je n'avais pas vraiment regardé avant. Des espaces urbains déserts, jamais vraiment inutiles, mais pas vraiment utilisés. Des espèces d'entre-lieux, coincés parmi des lieux plus utiles, plus visibles.

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Les connaissez-vous, ces entre-lieux ? Ils nous aspirent et nous rejettent en même temps, ils sont vides mais pleins de cicatrices du passé et du futur, ils sont silencieux et bruissent de mille feuilles mortes, à la fois ternes et vulgairement colorés, éternellement présents et jamais vraiment vus. Je me suis promis de faire une série là-dessus un jour. Evidemment, il faudra être sacrément inspiré !

Heureusement, j'ai aussi retrouvé, non loin de là, les lignes rassurantes et les brillances étranges de mes architectures favorites…

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